Législation de la télémédecine et son observation médicale (médecine de la médecine)

 

   La télémédecine est définie pour la première fois le 21 juillet 2009 et organisée le 19 octobre 2010, son financement le 30 décembre 2017 et la généralisation de la téléconsultation le 15 septembre 2018.


   D'un premier point de vue, il s'agit d'une révolution de la médecine ; la médecine en première intention devenant accessible à tout moment et de partout. De surcroît, la communication du soin ayant lieu, du patient en situation, son sens est renversé par rapport à son déplacement dans l'environnement du professionnel de santé. Du point de vue de ce qui est fondamental dans la thérapeutique cette révolution atteint pratiquement le degré d'une mutation. Si elle est un progrès, il est certainement urgent que le premier pas d'un parcours de soin soit l'acte de télémédecine (ensuite la consultation en centre de santé, cabinet ou hôpital devient la pratique plus rare).

   Corrélativement on trouve l'acte de restauration tendant à abolir cette révolution. Il est aussi massif que cette révolution est grande. Relatif à l'économie, les compagnies de remboursement des soins ayant pour responsabilité de limiter les dépenses, après avoir réduit le nombre des médecins, se dépêchent de limiter les actes de télémédecine, en déniant son universalité et en la réduisant à un acte d'exception par rapport à la consultation présentielle. D'une part en réduisant le rayon de communication au territoire physique du consultant (généralement son département) et d'autre part en soumettant la consultation télématique à la condition qu'il y ait une consultation physique (présentielle).
   C'est un double contre-sens, qui est appuyé par l'aval de la communauté soignante elle-même :
   En pratique nous avons fait l'expérience : de manière répétée la question posée au Syndicat des Psychiatres Français et à l'Association Française de Psychiatrie reste sans réponse ; la sourde oreille n'accuse même pas réception de la question « Avez-vous un bureau ou un correspondant communiquant sur la télémédecine en psychiatrie? » - pour une instance qui se targue de l'importante qu'elle donne à la parole, à la communication et au langage (!), le symptôme est déclaré. Corrélativement nous avons assisté le 20 avril 2019 à un exposé adressé au public, de l'organigramme d'une grande institution hospitalière psychiatrique responsable départemental des internements, dispensaires, visites, activité de groupes, accueil et suivi, détection des malades, nouvelles thérapeutiques et techniques de soin etc.. pour les deux prochaines années - et pas une seule fois l'activité de télémédecine n'a-t-elle été mentionnée. Ces deux observations cliniques mènent au diagnostique strict de refoulement , lequel processus étant typique de la réaction connue aux révolutions, dont on mesure ici l'aspect massif, de tout un système culturel.

   Qu'enfin cette mise à l'épreuve du progrès coïncide avec un trouble général de la société humaine, paraisse une évidence, invite à penser qu'il faille la consulter dans le contexte le plus large de l'évolution et des pathologies qui s'y opposent. Télémédecinepsy représente dans ce contexte, l'analyse qui permet la conscience. Ces moyens sont : une pratique endurante de la télémédecine, le soutient de la théorie qui explique les obstacles, la promotion de l'universalité de la relation humaine permise par la télématique, que l'histoire récente a baptisé ubérisation.